Mobilité : les innovations s'accélèrent
La crise de la Covid 19 a mis en avant l'importance de la question de la mobilité dans la transition écologique. Automobile, cycle, ferroviaire : trois acteurs importants de la mobilité se mobilisent.
- L'automobile à l'heure de la déconstruction
D’ici à 10 ans, la déconstruction des véhicules et le recyclage des pièces devraient constituer un marché d’ampleur, sur lequel le Japon prend de l’avance. Des projets d'usines de démontage apparaissent avec de nouveaux métiers pour trier les différentes matières ainsi que des besoins en recherche & développement et en équipements qui favorisent les procédés économes en énergie pour le recyclage.
- Vers une filière cycles
La crise de la Covid 19 a accéléré la mise en place de « plans vélo » par les collectivités territoriales et multiplié leurs subventions à l'achat. Pour développer une filière performante, il faut innover : cycles à haute valeur ajoutée, vélomobiles, vélo-taxi, vélos-cargo, vélos en fibre de carbone. etc.
Décathlon utilise la « conception générative » pour penser le vélo de course du futur. Cette méthode repose sur des logiciels qui génèrent de multiples solutions en intégrant des contraintes prédéfinies : volumes à préserver, à supprimer, coûts associés, propriétés mécaniques, etc.
La société allemande Alutech vient de lancer un VTT électrique fabriqué par usinage CNC (Commande numérique par calculateur). Le triangle principal du vélo est usiné dans la masse en aluminium en seulement deux parties, soudées entre elles grâce à un gaz de protection. Ce qui permet de travailler à une température inférieure pour éviter la déformation du métal au niveau du point de soudure.
Autre enjeu de la filière cycle, il faut développer les équipements : entreposage, abris, stationnement sécurisé, notamment pour les parcs d’entreprises.
- Le train du futur sur les rails
Le train à hydrogène devrait être mis sur le marché vers 2022-2023, lorsque les questions de stockage de l’hydrogène auront été réglées. D'autres projets se concrétisent. Alstom proposera en 2024 un TGV pouvant accueillir 40 % de passagers supplémentaires.
L’Avelia Horizon, train du futur de la SNCF, sera composé à 97 % de matériaux recyclables. Le nombre de voitures sera ajustable, les espaces en 1ère classe pouvant se transformer en seconde classe. Les rames accueilleront jusqu’à 750 passagers, soit 20 % de plus que les duplex en circulation. Les rames seront bardées de capteurs et d'objets connectés pour la maintenance prédictive.
Taxirail est un projet de train autonome à la demande, qui répond au problème des petites lignes ferroviaires, dont la survie dépend de la fréquentation. Il fonctionnera avec des fréquences régulières le matin et le soir et se déplacera à la demande dans la journée grâce à une application qui permettra à l'usager de commander son train.
Plus légères les rames circuleront sur les voies existantes. Le nombre d'essieux orientables et à suspension active sera limité, ce qui réduira la maintenance. Sa motorisation électrique ou hybride (hydrogène, bio-fuel ou bio-gaz) garantira une autonomie de 600 kilomètres. Des panneaux solaires alimenteront les fonctions de confort (éclairage, chauffage/climatisation) et de divertissement (multimédia, Wi-Fi).
Le Taxirail pourrait être commercialisé à partir de 2023, au moment de l’ouverture à la concurrence des TER. Les régions Hauts de France et Nouvelle Aquitaine notamment s’intéressent à ce projet.