Alliance, diversification, expérimentation : vers plus d’ouverture au service de la transformation des modèles
En quête de marges de manœuvre, les industriels s’ouvrent à de nouvelles alliances, à la diversification de leurs activités et à l’expérimentation. Ce qui fait émerger de nouveaux modèles.
- Première tendance en matière d’alliances, les donneurs d’ordre ouvrent leur panel de fournisseurs à la recherche des entreprises les plus stables, les plus réactives et les plus porteuses de services. Dans le même temps, pour mieux gérer l’incertitude, ils mettent en place des projets à plus court terme, en privilégiant la co-construction autour de l’innovation avec les PME et les start-ups. Ce qui permet d’aller plus vite, de partager les risques et de limiter les investissements.
Côté filières, la tendance est à la collaboration, pour proposer des offres globales, et à l’ouverture à des acteurs extérieurs à leur écosystème (ONG, associations de consommateurs, chercheurs, etc.). Pour les industriels, il s’agit de se confronter à d’autres points de vue et d’intégrer les enjeux sociétaux, pour faire évoluer leur modèle économique et améliorer leur attractivité.
- Deuxième tendance, les industriels diversifient leurs activités en intégrant les enjeux environnementaux ce qui présage d’importants virages stratégiques. Par exemple, Michelin oriente sa stratégie autour de 5 axes à l’horizon 2030 : services et solutions, composites flexibles (convoyeurs, courroies, joints, etc.), secteur médical, impression 3D et mobilité hydrogène. Autre exemple, General Motors, via Cadillac, s’engage dans la mobilité aérienne avec le lancement d’un taxi aérien zéro carbone à décollage et atterrissage verticaux (VTOL).
L’intégration de la recyclabilité dans la conception et la fabrication des produits devient une réalité, qui s’accélère avec la pénurie des matières premières. Ainsi, les procédés de recyclage des alliages métalliques sont aujourd’hui matures, mais encore trop coûteux. Témoin de cette évolution, certains industriels réfléchissent à internaliser le recyclage, plutôt que de le confier à des filières spécialisées. De nouvelles formations apparaissent dans la plasturgie pour répondre aux besoins en compétences sur ce sujet.
- Troisième tendance, la crise sanitaire a développé la culture de l’expérimentation. « Le contexte nous a poussés à libérer les initiatives, à accepter l’erreur et à faire des tests. On est sorti de notre zone de confort et des sentiers battus », témoigne un dirigeant. Les entreprises pionnières dans les approches qui concilient développement économique, protection de l’environnement et responsabilité sociale s’avèrent résilientes et performantes.