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Candidat/recruteur : quand le rapport de force s'inverse

De nouvelles exigences sur les conditions de travail, un turnover plus important : en position de force, les candidats posent leur condition.

Face à un marché du travail en forte tension, plusieurs dirigeants notent un inversement du rapport de force dans les recrutements. Les candidats connaissent parfaitement les difficultés de certaines entreprises à recruter et la concurrence qui peut exister entre elles. Ils n’hésitent pas à démontrer que l’entreprise a plus besoin d’eux que l'inverse.

Ce qui crée de nouvelles exigences des candidats, indique Mélanie Floury, responsable du service Développement des compétences chez Via Industries : « Désormais, c’est le candidat qui choisit son entreprise. De la même manière, les nouveaux candidats affichent de nouvelles exigences sur les conditions et temps de travail ». 

« J’ai l’impression que je dois materner davantage les nouveaux arrivants, constate un industriel. Les rapports sont inversés : ils nous font ressentir que nous avons la chance de les avoir dans l’entreprise du fait de la pénurie de compétences et il faut donc redoubler de charme pour les attirer et les conserver. Ce qui a un impact sur les personnes présentes dans l’entreprise depuis plusieurs années ».

Le phénomène du « salarié boomerang » serait-il en progression ?

L’état du marché du travail entraîne également un plus grand turnover, notamment sur les fonctions d’opérateurs. Une augmentation de salaires même de quelques dizaines d’euros suffit à les faire changer d'entreprise, parfois sur un coup de tête. Le turn-over apparaît moins risqué puisqu’ils pensent pouvoir trouver un nouvel emploi rapidement et mieux payé.

Pour autant, le phénomène du « salarié boomerang » serait-il en progression ? Certains dirigeants commencent à constater que certaines personnes parties depuis quelques mois semblent intéressées pour revenir dans l’entreprise. Ces employés, qui ont tenté leur chance ailleurs, s’aperçoivent que l'herbe n'est pas si verte dans le champ d'à côté, avec des conditions de travail moins souples, des horaires moins flexibles. Ce qui les conduit à remettre en question leur choix.

Point de vue

« La question de l'attractivité, il faut se la poser par tranche d'âge. Un opérateur qui a 55 ans aujourd'hui, est entré dans le monde du travail avec l'objectif de fonder une famille, mettre un toit au-dessus et acheter une voiture pour la déplacer. Les jeunes que je vois arriver ne veulent surtout pas être propriétaires, ils sont dans une finalité de service. Cela a une vraie répercussion sur les facteurs de motivation : ils sont dans l'instantané, ils veulent profiter et l'engagement leur passe complètement au-dessus de la tête. Les jeunes me disent : on préfère des week-ends prolongés quand il fait beau, plutôt que fermer entre Noël et le jour de l'an, pendant que les anciens tiennent à cette semaine. »

 

Point de vue

« Auparavant, le travail sur la marque employeur suffisait à faire rester les opérateurs mais depuis un an, ils partent beaucoup plus facilement sur un coup de tête. »