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Actualités Prospective Industries
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Du temps de travail sur mesure comme levier de fidélisation

Pour attirer les jeunes générations, les entreprises réfléchissent notamment à la mise en place de la semaine de 4 jours. Certaines sont déjà passées à l’action.

Selon une enquête menée par l’IFOP pour Cadremploi de juillet 2022, de nombreux managers semblent sensibles à une semaine de travail de quatre jours sans baisse de salaire. 65 % des répondants soutiennent l'initiative, mais seulement 16 % des entreprises la mettent en œuvre. 52 % d'entre eux attendent des ajustements d'horaires. 

« Le pari que l'on fait, c'est que le bien-être individuel apporte une performance collective » 

KPMG France propose cette formule à ses collaborateurs nouvellement parents (naissance ou adoption) : un temps partiel à 80 % payé à 100 % (soit 4 jours sur 5) pendant une durée maximale de 6 mois. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la nouvelle promesse employeur de KPMG France, « L’Autre Contrat », en lien avec son statut d’Entreprise à Mission. Elle vise à répondre aux attentes de toutes les générations en quête de sens et d’impact positif sur l’économie, des territoires et de la société.

Certains vont encore plus loin. Les salariés d'IT Partner, une entreprise informatique lyonnaise vont travailler 32 heures par semaine au lieu des 35 heures auparavant. Le tout sans baisse de salaire. Ils auront également 47 jours de plus de repos par an, en contrepartie d'un allongement de la durée de travail de 30 minutes par jour. « Le pari que l'on fait, c'est que le bien-être individuel apporte une performance collective, explique Abnénour Aïn-Seba, directeur général. On va probablement perdre en rentabilité sur les trois premiers mois, mais ensuite je suis convaincu que l'on va pouvoir gagner de nouveaux clients, de nouveaux dossiers ».

Le test britannique semble concluant

Cette réflexion sur les durées et l’organisation des horaires de travail touche plusieurs pays européens. En Belgique, le « deal pour l'emploi » a été approuvé par les représentants syndicaux en septembre 2022. Cette nouvelle réforme du marché du travail signe la fin de la journée de 8 heures qui remonte à 1921. Le gouvernement laisse dorénavant le choix de travailler sur quatre ou cinq jours sans réduction ni du temps de travail ni du salaire. Le changement s’opère sur la durée du travail sur une journée : 9h30/jour sur 4 jours et 8h/jour sur 5 jours.

En Espagne et au Royaume-Uni, les gouvernements ont mis en place des tests sur la semaine de 4 jours en entreprise. Achevé fin 2022, le test britannique, semble concluant aussi bien pour les employés que pour les employeurs. Selon un article du Times, 88 % déclarent que « la semaine de quatre jours fonctionnait « bien » pour leur entreprise à ce stade ».

 

 

 

Point de vue

 

 

« 64 % des salariés français voudraient profiter d’une plus grande flexibilité dans l’organisation de leurs horaires de travail, avec la possibilité de les concentrer sur quatre jours. »

« Depuis le 1er novembre, nous pratiquons la semaine des 4 jours pour libérer du temps aux collaborateurs et gagner un jour de chauffage. Le déclencheur a été la demande de sobriété d’énergie à l’automne. Les personnes ont été interrogées séparément et, à l’unanimité, ont souscrit à l’initiative.

Cela fonctionne bien. L’horaire de fin n’a pas été changé. Ils commencent à 6h30 au lieu de 7h ce qui permet toujours d’aller chercher les enfants à l’école. »

Céline Hugot, Viollet Industries