Bilan carbone, nouvel indicateur de performance et de compétitivité des entreprises
Soumis à l'obligation de présenter un bilan carbone qui prend en compte leur activité amont et aval, les donneurs d'ordre se tournent vers leurs fournisseurs. Certains avaient anticipé.
« Je suis ravi de voir que tout ce que j’ai mis en place il y a quelques années – sobriété, réduction de l’empreinte par l’installation de panneaux photovoltaïques – commence à pénétrer la société. Mon anticipation et le constat que je suis sur le bon chemin me motive encore plus pour progresser en ce sens : la possibilité de calculer la véritable empreinte carbone de l’entreprise, la construction d’un argumentaire vis-à-vis des clients et donneurs d’ordre sont un joli défi pour les mois et années à venir. »
Ce chef d'entreprise a anticipé la tendance des donneurs d'ordre à intégrer le bilan carbone dans leur critère de sélection pour répondre aux obligations légales. Depuis le 1er janvier 2023, les entreprises de plus de 500 salariés doivent intégrer le scope 3 dans leur bilan carbone, qui représente l’ensemble des émissions indirectes en amont et en aval de leur activité, soit environ 75 % de leur bilan. . Ainsi, la SNCF « demandera systématiquement le bilan carbone global des fournisseurs et leur trajectoire de décarbonation, indique Mikaël Lemarchand, directeur de l'engagement social, territorial et environnemental. Ces éléments seront pris en compte deux fois : d'abord dans la partie RSE des appels d'offres, qui compte pour au moins 20 % de la note globale, et dans la note financière, celle qui compte le plus. »
« La prise de conscience est générale »
Dans le même esprit, le Centre National du Cinéma (CNC) va mettre en place une éco conditionnalité de ses aides. Un bilan carbone prévisionnel devra être transmis au stade du devis de production, puis un bilan définitif détaillé au moment du devis final. Les productions seront soumises à un bilan carbone informatif à partir du 31 mars 2023. Il deviendra définitif au 1er janvier 2024.
Un marché de l'audit est en train de se développer avec des outils méthodologiques en cours de développement pour identifier, évaluer et calculer l’empreinte carbone qui devient une exigence pour l’ensemble des produits industriels.
Il s'agit aussi d'acculturer les collaborateurs à ce sujet afin qu'ils intègrent des critères environnementaux dans le développement d’un produit. « La prise de conscience générale autour de l’empreinte carbone est en train de descendre au niveau des équipementiers », relève un dirigeant.