Dépasser les paradoxes du rôle du dirigeant en situation de crise
Faut-il confiner ou maintenir l’activité ? Comment protéger les salariés tout en étant dépendant de la stratégie étatique en matière de masques ou de tests ? Les dirigeants se trouvent confrontés à de nouveaux risques pénaux.
Au-delà de la responsabilité pénale, ils portent également une responsabilité morale : chacune de leur décision peut provoquer des réactions émotionnelles ou avoir un impact sur les parcours professionnels et la pérennité de l’entreprise. Il faut prendre soin de ses collaborateurs sans interférer avec la vie privée et réinventer des façons de travailler. En situation de crise et dans l’urgence, le chef d’entreprise doit redéfinir une vision, le plus souvent seul et sans référentiel puisqu’il s’agit d’une situation inédite.
Alors que l’émotionnel occupe un espace inhabituel, le réalisme devient une nécessité stratégique, de même qu’une communication claire, dans un climat de défiance généralisée envers les autorités.
Les valeurs peuvent alors servir de boussole individuelle et collective :
- baser ses décisions sur ses convictions : qu’est-ce qui n’est pas négociable dans ma société ? Quelle sera sa contribution dans les prochains mois et au-delà ?
- s’appuyer sur les valeurs de l’entreprise pour animer le collectif, la crise apparaissant comme une occasion de passer de leur affichage à leur mise en pratique.
Se développe alors un modèle centré sur le bien commun, c’est-à-dire l’apport positif de l’entreprise à ses collaborateurs et à son environnement. Un modèle dans lequel, le dirigeant apparaît moins comme un propriétaire que comme un leader.