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L'Europe, une puissance d'équilibre ?

Courtisée par les Etats-Unis* et par la Chine, qui devient son premier partenaire, l’Europe cherche à être une « puissance d'équilibre » au travers d’une nouvelle vision multilatéraliste de ses alliances commerciales même si parfois cela s'avère compliqué à l'image des dernières actualités liées à la posture de la France avec Naval Group. Cela  lui permettra-t-elle de maîtriser suffisamment ses choix et ses stratégies ?

L’Europe tend à réguler ses échanges avec la Chine pour protéger ses innovations, mais pourrait s'orienter vers davantage d'ouverture, voire de libre-échange. En effet, Européens et Chinois partagent des enjeux communs, en particulier autour du changement climatique qui devient un levier de développement pour la Chine.

Cependant, la dynamique des échanges pourrait être freinée par les réglementations protectionnistes mises en œuvre par les Américains et les Chinois, sous prétexte de sécurité nationale. Aux États-Unis, le classement des technologies comme biens à double usage (civil et militaire) s'étend désormais aux matériaux, à l'intelligence artificielle, à la logistique, etc. Les entreprises américaines concernées par ces domaines devront demander une licence d’exportation auprès de l’administration. Ce sera également le cas pour les sociétés étrangères, qui souhaitent intégrer dans leurs produits des technologies américaines relevant du classement. La Chine pourrait suivre le même chemin, sans avoir pour le moment publié sa liste des biens à double usage.

 

* Les Etats-Unis prévoient d'augmenter leurs importations européennes de 84 milliards d'euros.

 

« La question de libre-échange avec la Chine pourrait ne pas être tabou dans les dix à quinze ans à venir. Les Européens ne sont pas dans la course à la première puissance mondiale. »


Edouard Simon, directeur de recherche à l’IRIS, spécialisé sur les questions de sécurité et de défense européennes, ainsi que sur les questions de politique industrielle et d’armement.